Je comprends bien sûr cette réaction extême: j'ai eu exactement la même, il y a bientôt 7 ans et ceci durantau moins trois bonnes années durant lesquelles Papa pleurait sans cesse et était malheureux. Mais de quoi était-il malheureux?
Je me suis souvent posée la question.... Je crois vraiment qu'au début de son "placement "il souffrait car il avait de nombreux moments de lucidité qui lui faisaient dire" Tu vois ce que je suis devenu" et moi de retenir mes larmes quand c'était possible.
Ces moments ont été des prises de conscience pour essayer de le rendre plus heureux.
J'ai d'abord compris grâce à des personnes très compétentes(dont, je pense, je vous parlerai un jour que je devais montrer mon envie de continuer à vivre comme je vivais auparavant, comme mon père m'avait toujours connu : je lui raconte tout ce que je fais,je lui fais raconter(maintenant il parle très peu).
Je me suis décidée à COMMUNIQUER positivement c'est-à-dire sans me sentir coupable: cette culpabilité qui vous ronge, vous freine et vous empêche d'être VOUS...
Pour continuer sa nouvelle vie, Papa avait besoin de cette énergie là et non pas de quelqu'un qui s'épanche sans cesse(sans vouloir le montrer, il le sentait).
C'est à ce moment-là que j'ai réussi à faire le deuil de mon premier Papa. La vie est ainsi faite: j'aurai un deuxième Papa . je devais donc m'atteler à cette nouvelle tâche: le CONNAÎTRE .
Je ne vous dis pas que la tristesse et les regrêts d'une vie meilleure pour lui ne m'atteignent pas mais je vis ma présence à la maison de retraite comme un grand moment de vie puisque je donne tout ce que je peux donner....
Je voudrais tant vous convaincre.....
mais il faut aussi que le temps fasse son travail... A plus tard
Martine